Lyon, France, 27 Mai 2025 – NETRI, start-up industrielle Techbio de neuro-organes-sur-puce annonce la signature d’un accord de collaboration scientifique avec l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Ce projet de recherche commun vise au développement de nouvelles méthodes permettant l’évaluation de la toxicité des pesticides sur le système nerveux humain, sans recours aux tests sur animaux.

Ce projet, s’appuyant en partie sur le programme européen PARC (Partnership for the Assessment of Risks from Chemicals) dont l’Anses est l’institution coordinatrice au niveau communautaire, répond à l’enjeu de disposer de modèles fiables et éthiques pour prédire les effets des substances chimiques sur la santé et protéger la santé humaine. Il s’inscrit pleinement dans les principes éthiques des 3Rs (Remplacer, Réduire, Raffiner l’usage des animaux en recherche) et l’adoption croissante des New Approach Methodologies (NAMs) promues par l’Union européenne.

Une technologie de rupture au service de la santé humaine.

Le partenariat s’appuie sur les technologies innovantes compartimentées et compatibles avec l’enregistrement électrophysiologique (MEA) développée par NETRI, qui permet la culture de neurones humains dérivés de cellules souches (hiPSC) dans des dispositifs microfluidiques DuaLink™ mimant les réseaux neuronaux. Ces neurones, cultivés sur des réseaux de microélectrodes (MEA), permettent d’analyser en temps réel l’impact de substances neurotoxiques.

« Ce projet représente une opportunité majeure pour élargir les applications des technologies d’organes sur puces, grâce à des données humaines pertinentes », déclare Thibault Honegger, CEO de NETRI. « Grâce à l’expertise scientifique de l’Anses et à nos technologies de pointe, nous visons à renforcer les standards actuels dans l’analyse de risques liés aux pesticides, et proposer, à termes, des outils adaptés aux besoins réglementaires », ajoute Benoît Maisonneuve, Responsable des Partenariats Stratégiques et Affaires Réglementaires.

Des données FAIR et l’intelligence artificielle au cœur du projet.

Au-delà de la création d’un modèle in vitro de neurotoxicité, le partenariat prévoit la constitution d’une base de données conforme aux principes FAIR (Facile à trouver, Accessible, Interopérable, Réutilisable), intégrant des mesures fonctionnelles, moléculaires et cellulaires. Ces données alimenteront des outils d’intelligence artificielle destinés à améliorer la pertinence des modèles de prédiction des effets neurotoxiques des pesticides.

Un engagement commun pour l’innovation.

Au sein de ce partenariat scientifique, l’Anses apportera ses connaissances scientifiques sur les pesticides et leurs mécanismes tandis que NETRI apportera ses plateformes technologiques et son savoir-faire en neuro-ingénierie. Ce partenariat public-privé illustre l’engagement des deux parties à faire évoluer les connaissances grâce à des méthodes plus éthiques et plus efficaces, répondant aux enjeux scientifiques et sociétaux croissants en matière de santé et d’environnement.

La collaboration débutera en mai 2025 pour une durée de 5 ans, et se matérialisera à court et moyen terme par un encadrement doctoral commun dont l’ambition est de fournir une preuve de concept validée, publiée et exploitable à l’échelle européenne. La réunion de lancement du projet a lieu la semaine dernière, mardi 20 mai, dans les locaux de NETRI.

« Evaluer de façon plus robuste et rapide la toxicité des substances chimiques en général, et des pesticides en particulier, est un enjeu prioritaire pour les agences sanitaires. Le programme de recherche & développement engagé avec NETRI vise à vérifier la pertinence des données de neurotoxicité produites par leur technologie d’organe sur puces d’un point de vue scientifique et réglementaire, ainsi que leur robustesse en matière de précision et de reproductibilité, et à développer les outils numériques d’intelligence artificielle permettant leur analyse. La base de données issue du projet sera partagée avec les autres institutions de sécurité sanitaire au niveau européen, et plus largement avec d’autres instituts de recherche notamment grâce au partenariat européen PARC. Ce projet est aussi une formidable opportunité pour faire avancer les connaissances sur les mécanismes impliqués dans les effets neurotoxiques des substances chimiques présentent dans l’environnement. » appuie Guillaume Becker, chef de projet scientifique au laboratoire Anses de Lyon.